Si la Charte de 1830 reconnaît aux Français le droit de publier et de faire imprimer leurs opinions, sous la Monarchie de Juillet (1830-1848) le théâtre fera souvent l'objet d'une censure visant à préserver l'ordre politique et social. À une époque où n'existent pas encore les moyens de représentation du réel qui voient le jour par la suite, l'illusion dramatique, avec ses possibles effets sur le parterre, peut avoir une charge subversive redoutable. Plusieurs dramaturges, parmi lesquels Hugo et Nerval, font les frais d'une interprétation du droit qui joue avec les mots: au concept de "liberté illimitée" - plutôt que de "liberté" tout simplement - ont souvent recours les censeurs et les procureurs afin d'envisager un manque de responsabilité; et en feignant d'ignorer que toute censure est répressive, une distinction est faite entre "censure préventive" et "censure répressive". Les plaidoyers des avocats pour le Ministre de l'Intérieur chargé de l'exercice de la censure, les comptes rendus dans la presse, l'histoire personnelle et artistique de quelques dramaturges romantiques, permettent d'en savoir davantage sur la nature du théâtre et sur la liberté d'expression artistique sous la Monarchie de Juillet.
Liberté d'expression et censure au théâtre sous la Monarchie de Juillet.
CORNACCHIA, Francesco
2011-01-01
Abstract
Si la Charte de 1830 reconnaît aux Français le droit de publier et de faire imprimer leurs opinions, sous la Monarchie de Juillet (1830-1848) le théâtre fera souvent l'objet d'une censure visant à préserver l'ordre politique et social. À une époque où n'existent pas encore les moyens de représentation du réel qui voient le jour par la suite, l'illusion dramatique, avec ses possibles effets sur le parterre, peut avoir une charge subversive redoutable. Plusieurs dramaturges, parmi lesquels Hugo et Nerval, font les frais d'une interprétation du droit qui joue avec les mots: au concept de "liberté illimitée" - plutôt que de "liberté" tout simplement - ont souvent recours les censeurs et les procureurs afin d'envisager un manque de responsabilité; et en feignant d'ignorer que toute censure est répressive, une distinction est faite entre "censure préventive" et "censure répressive". Les plaidoyers des avocats pour le Ministre de l'Intérieur chargé de l'exercice de la censure, les comptes rendus dans la presse, l'histoire personnelle et artistique de quelques dramaturges romantiques, permettent d'en savoir davantage sur la nature du théâtre et sur la liberté d'expression artistique sous la Monarchie de Juillet.I documenti in IRIS sono protetti da copyright e tutti i diritti sono riservati, salvo diversa indicazione.