La bonne et la mauvaise République. Regards croisés entre Paris, Rome et Venise en 1849

FRUCI, Gian Luca
2011-01-01

2011
978-2-296-54622-6
En 1848-49, comme Joseph Mazzini et la République Romaine divisent l’opinion publique française, autant Daniel Manin et la République de Venise l’unifient en franchissant les limites des familles politiques. La légende noire relevant du discours aussi bien légitimiste et catholique conservateur que libéral et bonapartiste présente le nouveau régime romain comme «la république au poignard» à la suite de l’assassinat de Pellegrino Rossi. Cette figuration criminelle et meurtrière de l’expérience démocratique qui se développe à Rome est tellement univoque, obsédante et incisive qu’elle arrive à effleurer aussi l’imaginaire de la gauche, où à la «mauvaise république» de Mazzini fait concurrence la «bonne république» de Manin. Par contre, face à l’expédition militaire du général Oudinot, le discours républicain italien, largement partagé par l’univers radical français, répond par le biais d’une pluralité de répresentations, où le poignard et le stylet jouent symmetriquement un rôle décisif à côté de l’épée et du couperet. Ces images sont centrées sur la violence faite contre le corps de la République Romaine, voire de l’Italie, directement par leur sœur politique et latine d’outre-Alpes ou indirectement par les représentants de la réaction européenne, en particulier par le Prince-Président Louis Napoléon Bonaparte, qui vise en même temps à la République française. Par le biais d’un corpus pluriel de sources imprimées et icononographiques, cet article a pour but, en premier lieu, d’explorer la construction de la double représentation de la mauvaise et de la bonne république à partir des jugements radicalement antitéthiques de l’opinion publique transalpine sur la personnalité de leurs leaders. En second lieu, cette contribution vise à analyser la «résistance de papier» que les patriotes assiégés et leurs partisans français opposent au «siège de papier» qui précède, accompagne et suit le siège militaire contre Rome républicaine, en soulignant le paradoxe que les images apparemment les plus incisives – celles qui dénoncent la trahison politique française et par conséquent le sororicide républicain – sont en même temps les plus ambigues puisqu’elles correspondent aussi parfaitement à l’horizon d’attente du public réactionnaire, en relevant de l’univers discoursif contre-révolutionnaire.
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Utilizza questo identificativo per citare o creare un link a questo documento: https://hdl.handle.net/11586/189076
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