Violaine Schwartz: solitude en écho

La tête en arrière (P.O.L. 2010), le premier roman de Violaine Schwartz commence par une fausse note. Alors que le personnage principal - une jeune chanteuse - perd sa voix suite à un trou dans la mémoire en plein concert - l’écrivaine trouve la sienne, échangeant une chanson contre une autre, plus singulière. Ce trou est aussi un trou dans le texte - nombreux sont les espaces blancs sur la page - ce qui engendre une situation de perte, d'isolement, de solitude de la narratrice ainsi que parole qui va s'affaiblir dans le cadre d'une syntaxen train de se décomposer, mais qui en meme temps déborde sur la page par la multiplication de segments d'écriture, plys en plus brefs, essentiels, soulignant les avantages d'être seul. Enfermée en elle-même, prisonnière de sa voix intérieure qui ne s'arrête jamais, la jeune femme engage à sa façon un monologue (dans lequel le "je" autarcique est remplacé par un soliloque fragmenté à la deuxième personne) comique et dérangeant qui va cependant la ramener sur les traces d'elle-même. Dans cette "solitude de la parole", il s'agit d'étudier comment la "parole empêchée" permet, sinon de retrouver le moi perdu, du moins de ne pas perdre les fragments d'un moi explosé. L'absence de la parole génère une prolifération de la parole pensée et union qui se dégage en échos, par la multiplication des images via l'utilisation particulière du mot. "Nouvelle", cette solitude l'est dans sa normalité car, loin de l'abandon ou de toute forme de malheur proche de la mort, elle invite à se débrouiller pour rester sur la brèche.

La tête en arrière (P.O.L. 2010), the first novel by Violaine Schwartz begins with a false note. While the main character - a young singer - loses her voice after a memory hole in the middle of the concert - the writer finds his own, exchanging one song to another, more unique. This hole is a hole in the text - there are many blank spaces on the page - that cause to the narrator a situation of loss, isolation, loneliness, as well as its word that fading through a syntax decomposed, but that at the time overflows on the same page through the multiplication of segments of writing, always shorter, essential, that emphasize the benefits of being alone. Closed in herself, a prisoner of her inner voice that does not stop, the woman begins a monologue in his own way (in which the '"I" self-sufficient is replaced by a fragmented soliloquy in the second person) comic and disturbing, that, however, bring back her on the trail herself. In this "loneliness of the word", is to study how the "word prevented" allows, if not to regain the lost self, at least not to lose the fragments of an I exploded. The absence of word generates a proliferation of thought speech and a narrative in form of echoes, through the increase of the images and the particular use of the word. This loneliness is new because it is in its normal, away from abandonment or any form of unhappiness close to death, it calls anyway to stay in the breach.