Il «suffragio nazionale». Discorsi e rappresentazioni del voto universale nel 1848 italiano

FRUCI, Gian Luca
2005-01-01

2005
Dans les années 1848-49, le suffrage universel direct (masculin) connaît en Italie deux déclinaisons alternatives. Sur le modèle de la Seconde Republique française, la première est électorale: elle est mise en place afin de désigner des assemblées dotées de pouvoirs constituants à Venise, dans les Etats romains et en Toscane par le biais du scrutin de liste. Sur le modèle des «libres votes» et des «appels au peuple» de l’époque révolutionnaire et napoléonienne, la deuxième déclinaison est plébiscitaire: elle est mise en place par le biais de souscriptions publiques afin de légitimer l’annexion de la Lombardie, des duchés de la Vallée du Po et des provinces de la partie continentale de la Vénétie au Royaume de Sardaigne, en vue de la formation – finalement jamais réalisée – du Royaume constitutionnel de la Haute Italie sous la dynastie des Savoie. Dans les deux cas, les partisans démocrates et libéraux modérés de ces différentes procédures présentent leur mode de vote comme la mise en œuvre authentique de la «vérité du suffrage universel», considéré comme une institution presque vivante et objective. D’ailleurs, ils s’accusent réciproquement de fausser la sincérité de la manifestation de la volonté populaire. Cependant, cet article vise à montrer comment, au-delà de la lutte politique et des différences sur le meilleur mode de vote, les démocates radicaux et les libéraux constitutionnels partagent une conception collective et antipluraliste du suffrage universel, essentiellement conçu comme une célébration rituelle de l’unité nationale. Pour les acteurs de 1848-49 l’acte de déposer un bulletin dans l’urne ou de signer un registre public ne signifie pas l’exercice d’un droit individuel, mais plutôt l’accomplissement d’un devoir envers la «communauté nationale imaginée». En bref, dans la péninsule italienne du milieu du XIXe siècle, la participation aux élections démocratiques ou aux procédures plébiscitaires est donc considéré comme la consécration unanime du principe de la nationalité et l'aboutissement idéal de la guerre patriotique d’indépendance. Ce n’est pas par hasard que le langage dominant de l’époque utilise les expressions «suffragio nazionale» (suffrage national) et «voto della nazione» (vote de la nation) comme synonyme de «suffragio universale» (suffrage universel).
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