Éco-maisons ou la végétalisation chez Franck Bouysse et Julia Deck

Marinella Termite
2022-01-01

2022
9789070489342
Si l’art et les végétaux établissent des relations de plus en plus étroites, notamment au niveau architectural, dans les pages de l’extrême contemporain français aussi, la construction de tout abri implique un impact désormais incontournable de l’humain avec des formes vertes. L’imaginaire qui en dérive sollicite toute association insolite; la fragilité et la souplesse de la nature en font la puissance au moment où arbres et plantes dépassent leur statut de décor (intérieur et/ou extérieur) pour s’imposer comme piliers d’un bâtiment. Murs et toits modifient leur profil en fonction même des meubles parce qu’ils essaient de rétablir le lien, tant perdu qu’abîmé, entre les règnes naturels en finissant par problématiser toute notion de proximité spatiale et temporelle. Aux projets des architectes Vincent Callebaut et Édouard François, des scientifiques du groupe Flora Robotica ou des «villes résilientes» de l’artiste Luc Schuinten où rien ne se détruit mais tout s’adapte, correspond ainsi un goût de l’organique qui caractérise ontologiquement tout effort scriptural. Comment l’écriture s’empare-t-elle alors du milieu naturel en contexte urbain? Comment le végétalise-t-il? Outre la beauté, comment ses pouvoirs de filtration, de dépollution, de maintien de la biodiversité émergent-ils? De plus, à partir d’une unité spatiale minimale comme la maison, nœud indéniable de questions environnementales et sentimentales à la fois, le désir de végétation dont l’écriture se fait porteuse, interroge la spécificité d’une sensibilité de plus en plus attentive à la quête de la nature pour la mettre en action dans tous les aspects de la vie au quotidien, notamment dans la manière d’habiter le monde. Quels sont les enjeux littéraires du vert à la campagne et du vert en ville lorsque les écrivains ont à faire au besoin de créer un logement pour leurs personnages? Cette étude vise à analyser les démarches végétales que la présence des «éco-maisons» soutient, en particulier, dans Plateau de Franck Bouysse (La Manufacture des livres, 2016) et dans Propriété privée de Julia Deck (Éditions de Minuit, 2019) en passant par La maison rose de Pierre Bergounioux (Gallimard, 1987). De la «souche» à la «greffe», les pratiques scripturales identifiables dans ces œuvres mettent en question le caractère durable du matériau vivant et en saisissent la gestion problématique : la nature – à l’état d’abandon ou en train de se déplacer vers l’urbain – apparaît, en tout cas, là où l’on ne l’attendrait pas.
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Utilizza questo identificativo per citare o creare un link a questo documento: https://hdl.handle.net/11586/404690
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